dimanche 14 février 2016

et qui d'autre ?

Deux événements à mes yeux importants ont marqué ces derniers jours la vie politique en France (je passe sur le remaniement ministériel dont on se contre-fout). Ces deux événements sont à quelques égards plus ou moins liés, bien que sur ce plan, sur ce lien éventuel, c'est l'histoire à venir qui devra le dire.

Le premier c'est la déclaration du premier responsable du PS qui affirme, ou confirme, puisque on le savait plus ou moins, mais là au moins c'est dit, qui confirme donc que le parti socialiste n'aura pas de programme en vue des présidentielles. Quel aveu incroyable ! Ainsi il est dit que le débat politique dans les arcanes du plus important parti de la gauche ne mènerait qu'à cette conclusion : la politique ça sert à rien, et gouverner ce n'est rien d'autre que de n'avoir rien prévu du tout.

A la place d'un programme, il y aurait sept cahiers de réflexion pour alimenter le débat (lequel puisqu'il n'y a plus de programme ?), pas de cahier de doléances non, des cahiers de réflexion, la réflexion ça mange pas de pain ou si peu,  et puis il y a ce chiffre "sept", chiffre magique comme si à lui seul il pouvait désembourber un parti socialiste en mal de direction , faute d'une véritable pensée politique, et par là même d'esprit de résistance.
C'est tout le résumé de la Véme République, de ses limites, qui nous sont donnés là en pâture, à nos avis déconcertés. Il n'y a rien à attendre de ce président, présent et à venir, pourvu, et c'est bien là où voudrait en venir je suppose les responsables du PS, pourvu donc que ce soit le même ! Suivez mon regard. Dès lors il n'est pas étonnant que l'exécutif actuel s'ingénie à défaire des pans de l'état social. Cette dégradation rampante, ou parfois même spectaculaire comme la destruction du droit du travail, tient lieu d'un programme dont l'absence est désormais politiquement criante.

Le deuxième événement ces derniers jours, c'est bien la "proposition de candidature" de Jean-Luc Mélenchon. Il s'oppose ainsi, de fait, mais il l'avait annoncé, à des primaires de "toute la gauche" comme l'ont appelée la gauche du PS, un parti communiste en pleins doutes, et quelques personnalités qui ont des idées mais pas grand chose pour l'instant pour les incarner.

Mélenchon veut être de la partie en sortant du cadre des primaires : il joue en effet dans la cour aménagée par les institutions de la Véme république. Pour le dire tout net, JL Mélenchon en quelque sorte fait son De Gaulle, et même avec l'art et la manière, en fustigeant en passant l'atlantisme dans lequel la France aurait décider de sombrer. "La France insoumise et fière de l'être", la phrase a de la gueule, au moins de la tenue. Mélenchon fait son appel du 18 juin avec pour adversaires les traités européens. Il pourrait même citer l'Allemagne, on s'y croirait, cela va de pair.

Cette candidature ne manquera pas d'être pourfendue mais elle a quelque chose de positif, elle est propre en effet à relancer un débat que l'on croyait perdu. On peut aimer l'idée d'un programme à construire, sur quelques valeurs communes mais bien campées, à l'inverse de ce que ne veut plus faire le parti socialiste ou sa majorité silencieuse, bernée et cornaquée par des "responsables" qui auront tiré à eux toute la couverture d'un pouvoir qui pourtant leur échappe.  Ce programme dont les soutiens inconditionnels du président actuel ne veulent plus, quitte au laisser-faire antidémocratique.

Et donc voilà, les dés sont jetés, pas tous, mais je pense que cette candidature très cinquième république, -c'est vrai que cela peut paraître contradictoire pour quelqu'un qui la fustige, mais on a déjà vu ça, n'est-ce pas ?-, puisse générer quelques ondes gravitationnelles qui pourraient faire date.

Mélenchon sait qu'il répond à une attente, voire à une désespérance en un temps où la gauche politique est perdue et divisée.
Gauche perdue dans ce bavardage politicien incessant (la déchéance de nationalité par exemple) dont profite aujourd'hui, c'est bien là leur force,  l'extrême droite, et une droite que les divisions actuelles sont loin d'affaiblir malgré les apparences.

JMG


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