samedi 1 mars 2014

Municipales et art du grand écart

C’est un art difficile mais apparemment très prisé, à la veille des élections, que cet art du grand écart.

Ainsi un de nos anciens camarades du PS rejoint la liste UMP sans étiquette de Jacques Pélissard à Lons-le-Saunier (Jura), en position éligible bien sûr : tant qu’on y est soyons réaliste.
Bravo l’artiste ! Il doit avoir ses raisons, mais quelles qu’elles soient je ne les partage pas. Appelons un chat un chat, c’est de l’opportunisme, un retournement de veste, un tour de girouette sensible à la moindre brise printanière. J’aurais mieux compris s’il avait rejoint le Front de gauche, question de cohérence là aussi connaissant un peu son parcours militant, ce que j’avoue, j’ai failli faire moi-même ou que je ferai bientôt peut-être si, au parti socialiste notamment, le reniement idéologique continuait à trop peser sur les classes les plus défavorisées de la population.

C'est l’exemple ainsi donné qui me dérange, d'autant plus que la jeunesse nous écoute malgré sa prétendue indifférence à la politique. On peut vivre de contradictions, on doit même, mais il y a des signes incohérents qui risquent fort d’alimenter le nihilisme politique, voire pire. C’est un peu ce qui nous arrive collectivement aujourd’hui, avec des politiques de plus en plus déconsidérés, et pour cause. 

Qu’est-ce qu’il lui a pris à ce « camarade», professeur de lycée de son état à Lons-le-Saunier. L'attrait d’un pouvoir, de la gloire, ou pour mieux pourfendre MHD, le candidat sans étiquette du parti socialiste, comme je l’ai lu ou entendu ?
(je m’excuse par avance auprès des milliers de Parisiens ou de Parisiennes qui ne vont rien comprendre à ce billet…mais z’ont qu’à suivre après tout).
En tout cas rien de très politique dans tout ça, sauf si, comme on le fait souvent, on confond jeu politique et jeu politicien, sauf si on participe à la confusion idéologique qui de tout temps a profité aux partis conservateurs plutôt qu’aux progressistes.

Je ne juge pas, mais je me plais à penser que cette attitude conforte ceux pour qui la morale en politique n’est qu’un paillasson sur lequel on s’essuie pour avoir le droit de s’asseoir sur un strapontin, enfin le plus souvent sur un strapontin. Pourquoi ?
Parce qu’au fond on entretient l’idée, de plus en plus répandue jusque dans mon propre parti, et c’est pourquoi j’en viens à le critiquer souvent et durement parfois, l’idée, au moins implicite,  que la gauche et la droite c’est pareil et qu’on peut ainsi sans coup férir, se construire une (misérable) carrière politique. Comment ?
En arrachant l’étiquette qu’on est sensé défendre ou bien ici encore en mélangeant ses propres convictions avec celles de ceux que l’on vilipendait la veille.

Bref, c’est ainsi qu’on se fout du peuple. Le peuple que l’on prétend pourtant chercher désespérément.

JMG

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